L’improvisation musicale est une forme d’art qui demande beaucoup de pratique et de savoir. C’est à la fois mystérieux et convoité par tous les musiciens. Beaucoup la perçoivent comme un objectif inatteignable, nécessitant un don ou des années de pratique, mais ce sont souvent des excuses pour ne pas se lancer. Si tu te reconnais là-dedans, je vais te donner plusieurs raisons et approches pour essayer et te prouver que tout est possible !
Les outils pour commencer à improviser
La musique est un langage, et pour improviser, il faut d’abord apprendre à articuler et connaître des mots pour exprimer ce que tu veux. Cela commence par la maîtrise des notes justes et le travail de ta technique. Une fois prêt, un des premiers éléments pour s’exprimer sera les gammes (pentatoniques, majeures/mineures, mélodiques, harmoniques, etc.), qui sont des successions de notes fonctionnant dans une tonalité définie. Je te conseille de jouer ces gammes dans tous les sens possibles et d’essayer d’en faire de la musique. Utilise un Backing Track ou crée une loop sans modulation pour t’exercer.
Pour approfondir cette approche, découvre comment transformer une idée en une œuvre complète, en explorant davantage l’arrangement et la composition pour enrichir ton improvisation.
Quand les gammes ne te suffiront plus, essaie de jouer sur les accords. J’aime comparer cela à un train : jouer avec la gamme, c’est comme jouer sur l’ensemble du train, tandis que jouer avec les triades ou les arpèges, c’est comme jouer chaque wagon, en rendant les changements d’accords plus précis. Connaître les suites d’accords et te repérer dans la grille est essentiel. En t’exerçant sur plusieurs morceaux avec différentes cadences, tu renforcera ton oreille et enrichiras ton vocabulaire.
Pour jouer le véritable jeu de l’improvisation, il est crucial de bien connaître ton manche et de te préparer à l’imprévu. Si tu veux vraiment comprendre ce que tu joues et créer ton propre vocabulaire, évite de retranscrire des solos existants au début. Cela pourrait te bloquer, comme apprendre un texte par cœur sans le comprendre. Si tu comprends ce que tu joues, tu pourras reformuler et rebondir plus facilement.
Improviser en conscience
Improviser ne se résume pas à laisser tes doigts jouer n’importe quoi, c’est jouer en conscience. Une approche efficace est de préparer ton oreille et de connaître la structure du morceau. Un bon exercice consiste à enlever l’accompagnement et improviser comme s’il était là. Si tu ne reconnais pas le morceau, que l’harmonie semble brouillonne ou hors rythme, cela signifie que tu n’es pas pleinement conscient quand tu joues. Cet exercice est difficile au départ, mais il révèle ce que tu vaux sans le soutien d’autres instruments.
Improviser en conscience, c’est anticiper ce qui va arriver et faire de vrais choix. Certains musiciens improvisent en jouant des gammes au hasard sans prendre de pauses, ce qui rend leur discours musical monotone. Si c’est ton cas, essaye de jouer uniquement ce que tu peux chanter. Cela rendra ton discours plus clair et plus agréable à écouter. Mieux vaut une phrase simple que tout le monde peut comprendre, plutôt qu’un discours compliqué et décousu.
Les obstacles à la créativité
Même en suivant les conseils précédents, tu peux avoir l’impression de tourner en rond. L’une des principales raisons est l’autocritique. Si elle est constructive, elle peut mener à une remise en question positive, mais souvent, elle se résume à « je suis nul, ça ne sonne pas » sans actions concrètes pour s’améliorer. Cela peut bloquer ta créativité. Un exercice utile est d’improviser sans te juger pendant 5 minutes. Cela aide à reprogrammer ton cerveau pour oser plus et dépasser tes blocages.
Le manque de vocabulaire et de travail de l’oreille peut aussi limiter ta créativité. Essaye de travailler tes gammes ou arpèges d’une manière différente, en sautant des notes par exemple. Écoute beaucoup de musique, car on ne peut pas jouer ce qu’on n’entend pas. Travaille lentement en chantant les notes dans ta tête pour anticiper le son qui va sortir de ton instrument. Ne pense pas uniquement à la technique, mais aussi aux sons et aux émotions qu’ils suscitent.
Si tu continues de stagner, cela peut être lié à ton rapport au changement et à l’inconnu dans ta vie en général. Pour raconter quelque chose de nouveau en musique, vis de nouvelles expériences et pratique différemment. Change ton environnement de pratique, modifie ta routine, joue dans le noir ou à l’extérieur. Même des petits changements peuvent transformer ton jeu.
Enfin, quand tu auras suffisamment pratiqué, tu réaliseras que pour être à l’aise en improvisation, il ne faut pas trop penser. La préparation se fait pendant l’entraînement, mais lors de l’improvisation, il est important de faire le vide et de jouer en toute confiance, sans être encombré par des pensées parasites.
Continue de pratiquer et de vivre pleinement. Ne te juge pas trop sévèrement, les erreurs font partie du chemin. Apprécie les détours, car ils sont aussi importants que la destination finale.